La Dame, une oeuvre qui réactualise l’histoire d’Aliénor d’Aquitaine

weqop est chargé d’une mission d’aide à la diffusion d’une œuvre participative de Marie Sirgue :
le portrait brodé d’Aliénor d’Aquitaine produit collaborativement à l’occasion des 900 ans de sa naissance.

Pour cet anniversaire de naissance, l’artiste Marie Sirgue fait réapparaître cette personnalité politique majeure du Moyen-Âge qui, à l’instar de tant d’autres femmes, est peu visible dans l’imagerie historique. L’artiste a pris pour modèle le gisant de la reine qui repose à l’abbaye de Fontevraud.

Aliénor, duchesse d’Aquitaine et comtesse de Poitiers au 12e siècle, est une figure historique hors du commun. Elle a la particularité d’avoir été deux fois souveraine : reine de France puis reine d’Angleterre. Femme puissante et fine lettrée, elle a toujours veillé à gouverner elle-même le duché d’Aquitaine hérité de son père. 
Son parcours et son modèle d’émancipation marquent durablement l’Histoire.

Pour la production de cette œuvre, Marie Sirgue a installé un atelier de création collaboratif au sein du Palais des ducs d’Aquitaine à Poitiers. Édifice architectural majeur, il contient l’une des plus grandes salles médiévales civiles conservées en Europe, dont la construction fut impulsée par Aliénor elle-même.

Ainsi, durant plusieurs mois, une quarantaine de brodeurs et de brodeuses volontaires, ont contribué à la réalisation de cette œuvre dans la remarquable aula qui servait aux réunions de la cour.

La broderie est considérée comme un art majeur au Moyen-Âge, pratiquée dans tous les milieux de la société. Art luxueux dans la noblesse et le clergé, il est plus humble dans les foyers modestes où chaque femme se doit au moins de broder son trousseau.
Longtemps reléguée aux tâches féminines, cette activité séculaire est aujourd’hui fréquemment employée dans la création plastique contemporaine qui, d’une part, réaffirme là un savoir-faire et, d’autre part, en fait régulièrement l’étendard de sujets féministes

Dans le cas présent, guidés par la technique professionnelle de Margo Nirod, brodeuse ukrainienne réfugiée en France, des amateurs et amatrices ont chacun brodé des parties du portrait. Une fois assemblés, les carrés témoignent des divers doigtés des participants, plus ou moins assurés. Le résultat évoque un patchwork d’individualités, comme autant d’échos à l’irréductibilité d’une personnalité, d’une époque, d’un territoire à un seul qualificatif ou à une seule problématique.

Sollicitée par Marie Sirgue et le Collectif Acte, j’ai le plaisir de les aider à diffuser cette œuvre sur le territoire.