commissariat exposition

Moutier d’Ahun / Frac Artothèque Nouvelle-Aquitaine

Commissariat d'exposition chez un partenaire du Frac-Artothèque - mai 2024

 

commanditaire :
Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine
en coopération avec La Bergerie


cadre de la mission :

Depuis plusieurs années, le Frac-Arto diffuse ses œuvres d’art contemporain à La Bergerie, un lieu culturel associatif situé au Moutier d’Ahun. L’exposition annuelle s’inscrit dans un événement pluridisciplinaire qui sensibilise aux enjeux climatiques.
Alors en surcroît d’activités et en équipe réduite, le Frac-Arto a fait appel à Hélène Dantic afin de travailler avec son partenaire.

Il fallait répondre à plusieurs contraintes :
> renouveler l’approche des années précédentes qui s’attachait, dans la sélection d’œuvres, à traiter des effets du climat sur le paysage et à aborder le sujet dans ses dimensions matérielles.
> opérer une sélection d’œuvres répondant aux contraintes du site (humidité, accès par un escalier, charge légère adaptée au parquet, montage en une seule journée) en collaboration avec l’équipe du Frac-Arto
> écrire le texte d’accompagnement à la visite et assurer la visite commentée lors du vernissage


le projet défini :
> il a d’abord été proposé au choix trois orientations de projets au Frac-Arto avant présentation à son partenaire.
> le thème retenu : Le primitif comme résilience.

Considérant que le dérèglement climatique est provoqué par les bouleversements de l’ère anthropocène sur notre planète, cette exposition envisage une exploration de notre humanité en regard du Paléolithique, c’est-à-dire depuis une époque où, nos ancêtres nomades avaient peu d’impact sur leur environnement et que les rapports de domination entre êtres vivants étaient, sans doute, plus équitables.
Légèrement espiègle, ce thème a été très largement inspiré par le “régime paléo”, une mode qui promeut une vie saine par l’adoption du régime alimentaire des chasseurs-cueilleurs de l’âge de pierre : fruit, viande, plante… et interdit les aliments transformés. Si celui-ci peut faire du bien à nos corps, se peut-il qu’il fasse de même pour notre planète ? Faudrait-il davantage explorer les modes de vie que l’on a désigné comme “primitifs” ?
Mais, derrière cette recommandation, n’est-il pas plutôt question d’un pseudo état de nature harmonieux que l’on fantasme depuis notre ère de l’élevage intensif et des semences horticoles ? Par ailleurs, la notion du vivant s’étant élargie, il serait tentant de basculer vers une projection indéterminée voire, hybridée, de nos espèces dans laquelle les classifications auraient fait long feu.
Gageons donc que les artistes, par leurs recherches et leurs œuvres, puissent indiquer des pistes de réflexion sur nos positionnements et projections. Il sera ici question de la relation de l’humanité aux animaux, des gestes pour appréhender le monde, de l’indétermination de nos représentations et de la pratique d’un vernaculaire contemporain. Une exploration parmi les œuvres de la collection du Frac-artothèque Nouvelle-Aquitaine qui reconsidère le terme de primitif sous le spectre d’un inébranlable esprit d’ingéniosité.