Le 4 juin dernier, le Pôle Culture & Santé en Nouvelle-Aquitaine organisait à Angoulême un séminaire régional permettant d’aborder les enjeux des projets Culture et Santé.
Ce fut l’occasion d’écouter l’intervention de la sociologue Françoise Liot, faisant émerger les points saillants de ces coopérations.

Un bref retour en quelques notes :
• Des objectifs qui dépassent les seuls enjeux artistiques et de santé :
– générer du lien social
– interroger les pratiques et organisations = mise en mouvement de pratiques rigides devenues délétères
• Accepter l’expérimentation
Prendre en compte la spécificité des parties et des situations demande de l’expérimentation, peut-être peu rassurante mais assurément stimulante !
• Inter-sectorialité = un pas vers une logique démocratique
Du fait de la rencontre de mondes différents, les projets sortent de leurs domaines d’origine, ni vraiment santé, ni vraiment culture. Cette mise en mouvement provoque non seulement une circulation entre les acteurs, les équipements et les politiques mais aussi la mobilisation de différents registres de valeurs. Les référentiels ne sont plus figés, les projets s’extraient des approches sectorielles limitantes, embrassent la complexité et gagnent ainsi en efficience et en efficacité.
En outre, en s’extrayant de l’entre soi de la spécialisation, les sujets deviennent appréhendables par un plus grand nombre, s’approchant ainsi d’une logique démocratique. Il est cependant mal aisé d’éviter les rapports de force que l’inter-sectorialité peut générer.
• Ne pas réduire le secteur artistique à une seule ressource ou un simple outil !
Nécessité de reconnaître ses valeurs et ses compétences dans une relation de co-construction afin de ne pas l’assujettir à une relation de prestation de service, d’art thérapie ou de socio-culturel.
• Fragilité
Le contexte de crises mène à se concentrer sur son coeur de métier et à exclure les projets culturels. Or, la co-construction inhérente à ce genre de projet permet de solidifier les organisations.
• Coopération : à différencier de la collaboration
La coopération induit que l’on accepte d’être transformé par la rencontre, en sortant de l’entre soi, en interrogeant ses routines, ses protocoles.
• Ne jamais perdre de vue l’éthique dans ces projets !
S’interroger sur les valeurs et sur le sens de la relation.
• Paradoxe
Ces projets se situent rarement au centre des organisations mais cela apporte une vertu, celle de se décentrer et d’ainsi se rapprocher des enjeux de société.